A la recherche du Saint Graal : l’emploi … (2)
Diplômée de deux formations : un master à Paris IV – Sorbonne et un mastère spécialisé à l’Ecole des Ponts et Chaussées et une spécialité : l’urbanisme à toutes les échelles, je suis à la recherche d’un emploi depuis 7 mois. Cette recherche d’emploi infructueuse est un fléau qui tend à favoriser la perte de confiance en soi.
Certains actifs compatiront en disant : « ah oui, quand j’étais au chômage, pareil… ». Chômage ? Qui a parlé de chômage ? Il ne faut pas tout confondre, et c’est bien trop souvent le cas. Un jeune diplômé, s’il n’a pas fait d’alternance, ne perçoit aucune allocation : pas assez travaillé. C’est comme l’expérience, il faudrait en justifier avant même de l’avoir. La recherche d’emploi à la sortie des études ne se vit donc pas avec le même état d’esprit que le chômage. En plus de perdre confiance en soi, on culpabilise au moindre écart financier parce qu’on vit sur ses économies, ou aux « crocs » de ses parents. On ne sort plus aussi souvent, trop coûteux, et de toute façon, à quoi bon ? On n’a plus rien de nouveau à raconter. Alors on reste chez soi. S’ensuit la spirale infernale des réveils difficiles, journées pyjama, « junk food » (vous connaissez les dîners céréales ? Les nouilles asiatiques lyophilisées ? Le concept des fonds de placard…). Et moments de déprime. Longs moments de solitude. Larmes. Désespoir. Halte-là, ce n’est pas une vie à moins de 25 ans ! On est bien souvent passés par là, jeunes diplômés à la recherche d’un emploi.
Et puis un jour revient l’espoir, petite lueur de vie au fond du tunnel. Le déclencheur est différent en fonction des personnes. Pour moi, il y a eu plusieurs facteurs :
L’espoir est vecteur d’une motivation incroyable, une énergie nouvelle. Y croire, c’est presque à demi gagné. Il n’y a pourtant pas de contrat à la clé. Mais j’en veux. A nouveau, je n’ai pas fait tout ça pour ça… ! Et pour me maintenir la tête à la surface, je reprends des activités : sport, cuisine… La motivation retrouvée me booste à signer un job d’appoint à temps partiel pour me permettre de sortir à nouveau, manger plus sainement… Ca me maintient, à condition de garder la motivation de postuler dans l’urbanisme aux plages horaires dédiées de mon emploi du temps.
La spirale vertueuse remplace progressivement la spirale infernale. Aujourd’hui, je revis malgré la précarité de mon job et la sensation de gâchis des compétences acquises pendant 6 ans dans le cadre de mes formations qui sont à ce jour non exploitées. L’urbanisme semble toujours aussi loin, mais le moral en veut, je redeviens patiente. Espérons que cela se sentira dans les lettres de motivation. En tout cas, j’attends mon premier entretien très bientôt.
Alors je dirais: « la chance te sourit si tu l’aides ». Rester positif ouvre des perspectives, allez, chevalier des temps modernes, le Saint Graal n’est plus si loin !
Mathilde Bonneau, Urbaniste,
Jeune diplômée en recherche active d’emploi
elfie dit:
Posté le : 7 mai 2014
Peut etre que les parents devraient arreter de pousser leurs enfants a faire des etudes et leur conseiller de faire métiers manuels ? pourquoi Est-ce si peu valorisant d'etre plombier ou apiculteur?
Estelle dit:
Posté le : 7 mai 2014
Je partage vos points de vue, c'est un des problèmes de notre société et ce sont les jeunes qui en supportent les conséquences malheureusement. La société est en transition et notre système de formation est à réinventer...
IAn dit:
Posté le : 4 septembre 2014
en visitant le blog, je découvre tardivement ce journal d'une journée de jeune chômeuse. cela donne un sentiment de mélancolie, de gâchis, et aussi de frustration. tant de talents perdus. oui, il ne faut pas rester seul, et se dire que la vie continue. parvenir à mener une activité créative, enrichissante sur le plan moral même s'il n'y a rien sur le plan financier. je me revoie au début des années 90, lorsque la crise a commencé à faire des ravages dans les rangs des jeunes diplômés. par ailleurs, à l'échelle mondiale, on manque de talents...et les diplômés sont une denrée recherchée. le problème est bien méditerranéen, où l'on préfère sacrifier la jeunesse par des politiques malthusiennes. oui, poursuis le travail de networking, il est essentiel : c'est avant la parution des annonces que se fait l'essentiel des recrutements. bon courage, et il faut garder espoir