« On n’arrête pas le progrès ! Dans le domaine de la mobilité et des transports, cette expression s’avèrerait plus vraie que jamais. Après les Velib’ et les Autolib’, ce sont les scooters électriques en libre-service qui font leur apparition à Paris. Sauf que cette fois-ci, la mairie de Paris s’est fait doubler par une start-up, Cityscoot, qui va donc donner son nom à ce nouveau service ! Encore une preuve que c’est aussi aux entreprises d’innover et de lancer des initiatives pour construire la ville de demain et assurer le développement durable. Certes, seuls 30 scooters seront mis en service le 30 juin mais cette innovation pourrait très rapidement prendre de l’ampleur. Il faut bien un début à tout ! »
Scootlib’ne verra pas le jour. Ce n’est pas qu’Anne Hidalgo ne tient plus à sa promesse de campagne de mettre à disposition des Parisiens des scooters en libre-service. Elle s’est juste fait doubler par le privé.
Le service s’appellera du coup Cityscoot, du nom de la start-up qui planche sur le projet depuis deux ans, et verra le jour le 30 juin.
Les deux-roues Cityscoot seront tout blanc, 100 % électriques, ne permettront pas de dépasser les 45 km/h et auront une autonomie de 60 à 100 kms. Surtout, ils seront dotés d’un système très précis de géolocalisation embarquée, capable de situer le scooter à deux mètres près. Là réside l’originalité du service. « Nous fonctionnons sur le principe du libre-service intégral », explique Bertrand Fleurose, co-fondateur de cityscoot. Il n’y aura pas de stations, l’usager pourra restituer le scooter à l’endroit précis qu’il le désire. »
Il n’y aura pas non plus de bornes de réservation. L’inscription se fera via son smartphone ou sur Internet. « Elle est gratuite, il ne s’agit pas d’un abonnement », insiste Bernard Edelist, l’autre cofondateur. La première fois, il vous sera toutefois demandé des photocopies de votre carte d’identité, de votre permis de conduire ou de votre BSR et il vous faudra répondre à quelques questions destinées à évaluer votre aisance avec un scooter. « Une rapide formation pourra vous être proposée en auto-école si besoin », rassure Bernard Edelist.
Une fois l’inscription bouclée, l’utilisateur accède à la carte des scooters libres dans Paris. Il appuie alors sur le deux-roues le plus proche de sa position pour le réserver et dispose d’un quart-d’heure pour aller le chercher. Entre-temps, un code à quatre chiffres lui sera envoyé par smartphone pour déverrouiller l’engin. Le casque, lui, sera situé dans un coffre sous le siège avec des charlottes pour l’hygiène. « Il sera impossible de mettre fin à une réservation sans avoir remis le casque à sa place », précise Bertand Fleurose.
Le tarif dépendra uniquement du temps passé sur la selle : 3€ les 15 minutes. « Vous pourrez aller où vous voulez avec le scooter mais il devra être restitué dans des zones préétablies. « Pour la phase de test, qui durera jusqu’à novembre, neuf zones ont été définies. Très vite, il n’y aura plus qu’une seule zone qui correspondra à l’ensemble de Paris. »
Pareil, le déploiement de la flotte des cityscoots sera progressif. « On commencera par 30 scooters le 30 juin, pour monter très vite à 70 puis 100. Et l’objectif sera d’arriver à 1.000 deux roues début 2016. ». Jusqu’à novembre, le service ne sera pas non plus ouvert à tous les Parisiens mais seulement à des bétâtesteurs. « Nous en avons déjà près de 500 et les candidatures sont encore possibles », annonce Bernard Edelist.
Sur le papier, le concept paraît bien rodé. Un point pose question tout de même. Cityscoot veut assurer le moins de maintenance possible et laisser aux usagers le soin de recharger les scooters. « Rien ne les empêchera de les rendre avec une batterie à plat, reconnaît Bertrand Fleurose. Mais nous réfléchissons à mettre au point des incitations pour que cela n’arrive jamais. » Cityscoot a déjà la promesse de pouvoir utiliser les 300 bornes autolib’ de la capitale dotées d’un branchement pour les deux-roues.
Auteur : Fabrice Pouliquen
Date de publication : 22.06.2015
Disponible sur le site de 20Minutes
Image à la une : F.Pouliquen / 20 Minutes